La page web de Louis-Antoine Saint-Just! _ «Danton»


DANTON

Présenté Dieu sait pourquoi comme l'un des «grands» films sur la Révolution, le «Danton» d'Andrzej Wajda est avant tout un exemple de manipulation idéologiquement et politiquement engagée de la réalité historique. Certes, point n'est secret que ce film ne parle pas de France ni de le Révolution, mais de la Pologne à l'époque de la "grande opposition" Walesa - Jaruzelski. Bien évidemment, la méthode d'allégorie est aussi vieille que le monde, mais dans le cas de Wajda, il y a deux «mais». Premièrement, tout en représentant avec une authenticité certaine le cadre de vie de l'époque et suivant bien la ligne générale des événements, Wajda ne se gène pas pour trier, modifier et même fausser au besoin les faits, pour arriver à faire rentrer l'histoire de la Révolution dans le «lit de Procruste» de son schéma politique polonais. Et deuxièmement, le film est annoncé comme une adaptation (même éloignée) de la pièce de Stanislawa Przibyshewska. Or, il va de soi que Przibyshewska, une robespierriste passionnée, n'avait jamais écrit ÇA, et que les similitudes entre cette pièce, fine et passionée, et le film se limitent presque aux noms propres des personnages. Plus précisément, Wajda en utilise des morceaux de texte, tout en défigurant le sent général et le sujet de l'oeuvre. Une telle manipulation ne peut être qualifiée de respectueuse ni par rapport à la complexité historique des événements tragiques du printemps 1794 qu'il n'y pas eu la moindre tentative de comprendre, ni vis-à-vis de l'oeuvre littéraire dont Wajda avait altéré l'idée, et il est donc difficile à nos yeux de considérer comme un «chef-d'oeuvre» une oeuvre composée de travestissement politique et de tricherie littéraire.

Le physique des personnages du film de Wajda suscite également l'incompréhension, sans que l'on sache si l'on doit en rire ou pleurer. Robespierre emperruqué ressemble à Robespierre. Robespierre sans perruque ressemble par moments à un drogué en manque de dose. Éléonore Duplay s'est transformée en une mégère ménagère, et son frère de 16 ans a rajeuni d'une dizaine d'années. En fonction de l'éclairage, Saint-Just ressemble tantôt à un jeune homme hystérique fatigué, tantôt à un vampire affamé au rictus carnassier. Ébouriffé, gonflé, les yeux maquillés du noir et la bouche carmin, Barère fait penser à une prostituée du bois de Boulogne se reposant après les travaux. Camille Desmoulins a une bonne bouille bien ronde mais a perdu son bégaiement légendaire; rien d'étonnant à cela car à la place de sa belle blonde frisée de Lucile, il a eu pour épouse une brune gothe... moins belle, l'enfant toujours pleurant aux bras. Quant à Danton, le personnage principal, c'est Gérard Depardieu mal rasé et en costume du XVIIIème siècle tout craché. Reste à ajouter en guise de publicité que lors de la présentation du film, François Mitterand avait déserté son fauteuil de spectateur bien avant la fin, sans qu'il fût attendu à une réunion importante.


FICHE TECHNIQUE



Scénario Jean-Claude Carrière, Jacek Gasiorowski d'après la pièce de Stanislawa Przybyszewska
Réalisateur Andrzej Wajda
Décors Allan Starski
Image Igor Luther
Costumes Ivonne Sassinot de Nesle
Musique Jean Prodromides
Production: France / Pologne, 1982
Première en France: 12 janvier 1983



DISTRIBUTION



Saint-Just Boguslaw Linda
Robespierre Wojciech Pszoniak
Danton Gérard Depardieu
Desmoulins Patrice Chéreau
Westermann Jacques Villeret
Barère Marek Kondrat
Lindet Marian Kociniak
Tallien Gérard Hardy
Bourdon Andrzej Seweryn
etc...


SAINT-JUST DANS LE FILM





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- 25 AOUT 2006 -
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