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HOTEL DE VILLE


Oeuvre de Dominique de Cortone, dit Le Boccador, érigé entre 1533 et 1628 sous François I, l'Hôtel de ville, appelé sous la Révolution la Maison Commune, était le siège de la municipalité parisienne. Créé par le peuple au lendemain de la prise de la Bastille, le poste de maire n'était certes pas dépourvu de dangers, mais offrait un poids politique considérable. Plusieurs fois dans l'histoire de la Révolution, la mairie de Paris avait son mot à dire. Le 9 août 1792, le Comité insurrectionnel ayant remplacé l'ancien conseil municipal, siège à l'Hôtel de Ville et lance l'insurrection du 10 août; la monarchie est renversée. En septembre 1793, les sans-culottes, soutenus par la Commune, obtiennent la mise en place des mesures terroristes. Enfin, la Commune aura un rôle de premier plan à jouer dans le dénouement du drame révolutionnaire, pendant les événements du 9 thermidor, Fleuriot-Lescot étant maire de Paris...

Dire que l'on connaît bien l'histoire du 9 thermidor, serait parfaitement faux. La dernière étude traitant du sujet, parue l'année du bicentenaire (F. Brunel, «La chute de Robespierre»), fait ressortir en effet bien plus de contradictions et d'interrogations qu'elle n'en apporte de réponses. Disons plutôt que, malgré des lacunes importantes, l'aspect événementiel du 9 thermidor a été suffisamment étalé et commenté par la littérature historique pour que nous nous y attardions davantage ici. Il ne nous importe dès lors que la présence de Saint-Just à la mairie de Paris à ce moment.

Attaque de l'Hôtel de Ville le soir du 9 thermidor Donc, le 9 thermidor, ayant appris après 15 heures l'arrestation de Robespierre et ses amis, la Commune se met en insurrection et fait battre la générale et sonner le tocsin. La séance extraordinaire du Conseil général est ouverte, et un comité exécutif nommé. On confie le commandement militaire à Hanriot, on fait libérer les cinq députés mis en prisons. Maximilien Robespierre y arrive vers 22 h 30. Il monte au second étage et entre dans la salle du Conseil général (grande salle de séances), puis passe par un couloir dans la pièce voisine, dite salle de l'Egalité ou cabinet vert (secrétariat) où siège le comité d'exécution et où il va rester. Une heure plus tard, après 23 heures, arrive Saint-Just, libéré de la prison des Ecossais et va rejoindre Maximilien. Certains témoins ont également indiqué sa présence au bureau de l'état-major militaire au premier étage, le fief d'Hanriot. Enfin, après une heure du matin, lorsqu'arrive Couthon, tous les trois se présentent au Conseil général. L'action se passe ainsi entre la salle de séances et le secrétariat au second, et le bureau d'Hanriot au premier; en effet, sur les gravures représentant l'attaque de l'Hôtel de ville on voit que les fenêtres du second étage plus certaines fenêtres du premier, correspondantes aux pièces indiquées, sont allumées.

Comme on le sait, deux heures du matin passé, deux coups de feu ont retenti à la Commune... Lebas était mort, Robespierre grièvement blessé, tous les autres arrêtés. Depuis, les débats des historiens continuent, les hypothèses diverses pleuvent, mais impossible de savoir avec assurance ce qui s'est passé à ce moment, ni où se trouvait Saint-Just. Lorsque Barras avec ses troupes est arrivé place de Grèves, tout est déjà fini; il a trouvé Robespierre blessé étendu sur les bancs du secrétariat, et Saint-Just en train de lui donner de soins... En revanche, on ne connaît que trop bien la suite: Robespierre et ses amis exécutés promptement, et les municipaux les ayant soutenus, aussi. Au bout des trois jours d'exécutions sommaires, la Commune, littéralement étêtée, avait perdu son maire et la majeure partie du Conseil. Mais il n'était nullement question de les remplacer. La Convention n'a pas pardonné à la Commune et ne voulait plus de ce pouvoir populaire dangereux: la municipalité a été abolie. Paris n'aura plus de maire, et ce, à part quelques mandats épisodiques du XIX siècle, jusqu'en 1977, l'investiture de Jacques Chirac.

Aujourd'hui, que reste-t-il des locaux de la Maison Commune où Saint-Just avait passé sa dernière nuit? Le bâtiment du Boccador n'a pas été beaucoup modifié pendant la période révolutionnaire, sauf la disparition des signes apparents de la monarchie (bustes brisées, inscriptions effacées etc.) Il a autrement souffert en 1871 alors que la République a été proclamée dans ses murs, la Commune de Paris étant très durement réprimée, et l'Hôtel de Ville incendié.

Hôtel de Ville en ruines

Il fut reconstruit entre 1874 et 1882 sur des plans des architectes Ballu et Deperthes. La façade est pratiquement identique à celle du bâtiment disparu; seules les statues des grands hommes ornant la façade, diffèrent. L'intérieur, ravagé par les flammes, a été refait dans le style de la IIIème République: riche en arcades, dorures, boiseries et marbres. L’ensemble des salles et salons, richement décorés, n'offrent aujourd'hui la moindre ressemblance avec les anciens. Rien ne subsiste donc de la salle du Conseil ni du salon de l'Egalité, sinon l'emplacement théorique: on dit que l'actuelle Chambre du conseil municipal se situerait à la place de la salle des séances du Conseil de la Commune, et le secrétariat serait devenu la bibliothèque.


Salle du Conseil et la Bibliothèque sur les anciennes cartes postales

Les locaux de la Mairie de Paris ne sont ouverts à la visite touristique que dans le cadre des Journées du Patrimoine.

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