Compagnon de lutte de Billaud-Varenne militant avec lui dans les clubs et à la Commune, élu comme lui à la Convention puis au Comité de salut public, et enfin déporté comme lui en Guyane, c'est aussi Collot d'Herbois qui présida la Convention déchaînée le 9 thermidor.

De sa vie d'avant la Révolution, on sait peu de choses. Né à Paris, il fit ses études chez les Oratoriens pour ensuite embrasser le métier de comédien. Acteur, auteur dramatique et directeur de troupe au Théâtre de Lyon en 1787, il revint à Paris en 1789. Il y continua à composer des pièces, fréquenta les sociétés populaires dont les Jacobins. Soutenu par ces derniers, Collot mena le combat pour les soldats de Châteauvieux et organisa une fête à l'occasion de leur réhabilitation.

Avec l'avancement de la Révolution, Collot se porta partisan de la lutte appuyée contre les ennemis de l'intérieur, combattit le cens, adhéra totalement à la révolution du 10 août et devint membre de la Commune.

Elu député à la Convention, Collot fit voter le célèbre décret du 21 septembre 1792 abolissant la royauté. il se distingua à la Convention par une action révolutionnaire hardie et soutint des mesures sociales avancées qu'il appliqua largement lors de ses missions. Suite au mouvement des sections en septembre 1793, il entra avec Billaud-Varenne au Comité de salut public. Peu à peu, la fermeté révolutionnaire commençait à friser chez lui la cruauté; ainsi, envoyé avec Fouché le 30 octobre 1973 en mission à Lyon, Collot y organisa après la prise de la ville une répression «exemplaire» (nul pour lui n'était innocent dans cette ville), accompagnée d'une campagne de déchristianisation acharnée. Ces deux actions lui valurent le rappel à Paris; la Convention approuva pourtant son rapport, mais Robespierre ne lui pardonna jamais les excès commis.

Donnant des coups à droite comme à gauche lors de la liquidation des factions, Collot se rangea ensuite parmi les antirobespierristes; il accusa Robespierre de vouloir «dominer l'opinion publique».

Après le 9-Thermidor, vint le tour des ex-terroristes du Comité. Obligés de démissionner le 1er septembre 1794, ils furent bientôt accusés et frappés de décret de déportation sans jugement à Cayenne en germinal an III. Collot d'Herbois y décéda de «fièvre jaune» un an après.

Malheureusement, je ne dispose pas d'informations biographiques concernant ce comédien...

Filmographie sélective