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FOUCHÉ

Joseph Fouché

Fouché dans le film

Marc Mazza



Joseph Fouché
21.05.1754 - 26.12.1820

Figure insondable de la Révolution, le caméléon Fouché fut tour à tour religieux, jacobin, «proconsul», éminence grise de Bonaparte, et, pour finir, duc d'Otrante et fondateur de la police moderne, sans que jamais on puisse saisir le fond véritable de sa pensée. Aucun de ses maîtres ne pouvait jamais compter sur sa fidélité.

Né à Pellerin (Loire Atlantique), entré dans les ordres de l'Oratoire avant la Révolution, Fouché enseigna la logique et la physique dans les divers collèges tenus par les Pères Oratoriens. Sa dernière mutation avant la Révolution fut à Arras, où il fit la connaissance de Carnot, de Robespierre et surtout de sa soeur Charlotte qu'il songea à épouser, dit-on.

En 1789, il adhéra aux idées de la Révolution, et, renvoyé à Nantes, y devint un Jacobin notoire. Il s'emporta contre l'esclavage, mais face à la bonne société de Nantes qui vivait essentiellement de la traite, Fouché se rétracta offrant un premier exemple de sa légendaire «capacité d'adaptation»... Le «modéré» Fouché fut alors élu en 1792 à la Convention, et se maria la veille de son départ «jetant son froc aux orties».

Ses débuts politiques à Paris furent effacés et marqués par l'influence girondine, puis il bascula subitement à gauche lors du vote sur la mort du roi, allant jusqu'à l'hébertisme. Envoyé en mission à Nantes, Fouché y avait apporté toute la rigueur des sectionnaires parisiens, et surtout leurs idées déchristianisatrices. Les mesures énergiques prises par lui contre la révolte en Vendée furent accompagnées par des attaques très violentes contre la religion. Bien avant la campagne antireligieuse à Paris, dans la Nièvre l'ex-oratorien faisait abattre les croix, fermait les églises et forçait les prêtres à abjurer.

Envoyé ensuite à Lyon après la prise de cette ville, il y mit en place, avec Collot d'Herbois, une répression sanglante mais, averti du combat livré à l'athéisme par Robespierre à Paris, s'abstint de toute mesure anti-religieuse. Puis, commençant son revirement à droite, Fouché attaqua les Jacobins lyonnais, mais fut rappelé à Paris. Désavoué par les villes de Nevers et Le Morvan, attaqué par Robespierre suite aux excès commis, Fouché travailla inlassablement à la perte de celui-ci dans les semaines précédant le 9 thermidor. Mais son concours précieux ne fut guère récompensé par les vainqueurs, et il se retrouva en marge, réduit aux missions les plus douteuses pour gagner sa vie. L'énigmatique Fouché clama alors sa fidélité aux principes de 1793, allant jusqu'à soutenir Babeuf.

Récupéré par Barras, il retourna sur la scène politique en 1798. Après deux courtes missions d'ambassadeur, il fut nommé le 20 juillet 1799 ministre de la police générale, le poste où il allait exceller. L'une des premières actions de l'ex-conventionnel à ce poste fut la fermeture de la Société des Jacobins... Informé de bonne heure du complot du 18 brumaire, Fouché laissa faire et se mit au service du vainqueur. Il réorganisa la police, mit en place un réseau d'espionnage et ficha tout le monde. Cela lui apporta un grand pouvoir, mais aussi la crainte et la haine générales. Napoléon le méprisait, mais se servit maintes fois de son appui et n'arrivait plus à s'en passer: il le disgracia et l'exila, puis lui permit de revenir pour l'éloigner de nouveau... Fouché ne revint à Paris qu'à la première restauration.

Pendant cette période instable, Fouché dut faire preuve de toute sa souplesse pour rester au premier rang. Il chercha à se faire employer par Louis XVIII, puis servit Napoléon pendant les Cent Jours, qu’il trahit de nouveau, traita avec les vainqueurs et obligea l’Empereur à abdiquer, et oeuvra pour réinstaller Louis XVIII sur le trône. Ce dernier accepta cette fois-ci ses services et l’avait nommé le 9 juillet 1815 ministre de la police. Une fois de plus Fouché a eu à proscrire ses collègues d’hier, mais comme après Thermidor, le destin l’avait encore une fois rattrapé: les royalistes ne voulaient pas de l’ex-jacobin à la Cour. Le régicide Fouché fut exilé en janvier 1816; le duc d’Otrante avait suffisamment des moyens pour trouver des refuges complaisants à travers l’Europe; l’homme Fouché, décédé en 1820 à Trieste, loin de son pays natal, restera dans l’histoire, comme il l’était pour ses contemporains, l’incarnation même de la trahison et de la fausseté.

Marc Mazza (Marc Mazzacurati, dit)
Né le 18.04.1938

Malheureusement, je ne dispose pas d'informations biographiques concernant ce comédien...

Filmographie sélective

  • OSS 117 se déchaîne (1963)

  • Rouletabille (1966, TV)

  • Popsy pop (1971)

  • L'attentat (1972)

  • Le grand duel (1972)

  • Toute une vie (1974)

  • Le fantôme de la liberté (1974)

  • Saint-Just et la force des choses (1975, TV)

  • Quatre femmes, quatre vies (1981, TV)

  • Game over (1984)

  • Les carnassiers (1991, TV)

  • La tribue (1991)

La page de Marc Mazza sur IMDB

La page de Marc Mazza sur lesgensducinema.com


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- 25 AOUT 2006 -
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