Né à Versailles où son père était palefrenier au Palais, Lazare Hoche reprend à 14 ans le métier paternel, mais ne s'y plaît guère. Cherchant à aller aux Indes, il se retrouve en 1784 incorporé par tromperie dans les Gardes françaises; ainsi commence sa carrière militaire. Fusilier en 1784, grenadier en 1785, caporal en 1789... Après le 14 juillet, les Gardes françaises sont fusionnées avec la Garde nationale de Paris. La carrière de Hoche suit son cours; il est adjudant sous-officier au 1er janvier 1792.

Le 20 avril de la même année, la France déclare la guerre à l'Autriche et à la Prusse. En mai, Hoche est nommé lieutenant et muté en garnison de Thionville. Ses talents militaires vont être remarqués, et son avancement sera rapide: passant rapidement les grades, il est nommé le 23 octobre 1793 général et commandant en chef de l'armée de la Moselle. Après la réunion de son armée avec celle du Rhin, le commandement en chef passe à Pichegru, nomination que Hoche vit très mal. Soutenu par Baudot et Lacoste, représentants en mission, il s'arroge de fait le commandement en chef et tente de libérer Landau, mais échoue sous Kaiserslautern faute d'effectifs. Pour éviter une guerre des rivalités, Saint-Just et Le Bas finissent par admettre sa nomination à la tête de deux armées; le 26 décembre 1793, l'armée française remporte la victoire à Wissembourg, deux jours plus tard, Landau est débloquée. Toutefois, à sa demande, Hoche redevient le commandant de la seule armée de la Moselle dans les semaines qui suivent.

En mars 1794, accusé d'insubordination, Hoche est destitué, arrêté et emprisonné à Paris. Thermidor le remet en selle; il est envoyé dans l'Ouest combattre les Vendéens. Le 17 février 1795, il signe la paix avec Charrette, mais ce dernier n'attend en réalité que le débarquement de ses alliés d'Angleterre qui a lieu en effet le 27 juin suivant à Quiberon. Hoche repousse les envahisseurs, mais la guerre reprend de nouveau. Après la mort de Charrette et de Stofflet, les Chouans sons vaincus; Hoche préconisant la tolérance, emporte le titre de «pacificateur de la Vendée».

Dès juillet 1796, un projet de soutien armé de l'insurrection en Irlande est dans l'air; l'ambitieux général s'offre volontiers à cette aventure. Le 1er novembre 1796, il est nommé commandant en chef de l'armée d'Irlande, mais l'expédition mal préparée est décommandée, puis l'armée est dissoute en février 1797. Hoche est sollicité alors par Barras pour soutenir un coup d'Etat. Bonaparte avant l'heure, il approche ses troupes de Paris et est nommé par les Directeurs ministre de la guerre, mais le plan se heurte à l'opposition de Carnot. Hoche renonce au ministère et retourne aux armées. Nommé commandant en chef des armées de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle, il n'occupe ce poste qu'une semaine: atteint depuis 1793 de tuberculose, il en meurt le 9 septembre 1797.