Jean-Paul Marat 24.05.1743 - 13.07.1793
Marat l'Ami du Peuple, adoré des uns et haï des autres au point qu'une jeune fille fanatisée l'assassine de sang-froid, Marat le Saint ou le Monstre
sanguinaire? Ni l'un ni l'autre certes, mais dès le premier abord un personnage terriblement charismatique, passionné et passionnant.
Suisse de naissance, Marat suit des cours de médecine à Paris entre 1762 et 1765, puis part à Londres où il s'installe comme médecin. Il publie des articles
médicaux, mais également quelques essais philosophiques traitant sur l'âme humaine et ses relations avec le corps, puis en 1774 aborde la politique et le
droit naturel dans le fameux traité Les chaînes de l'esclavage où il développe déjà, une théorie de l'insurrection et de la violence nécessaires.
En 1775, Marat s'installe à Paris comme médecin des gardes du corps du comte d'Artois. Il alterne la pratique médicale avec ses recherches en physique,
surtout sur la lumière et l'électricité. Il est donc un médecin bien en vue et un scientifique reconnu, mais bientôt, ses propos intransigeants
sont mis en doute par l'Académie des sciences, puis en 1784 il perd sa charge auprès du comte d'Artois, et sa situation matérielle devient précaire. Ses vues
philosophiques se radicalisent au contraire, comme en témoigne la publication en 1780 du traité Plan de législation criminelle où sont combattues
diverses formes d'oppression sociale, et le droit à l'existence fait surface.
C'est donc tout préparé idéologiquement que Marat embrasse le mouvement révolutionnaire. Il s'engage rapidement sur la voie de la presse, et bientôt on
l'appellera, comme son journal, l'Ami du Peuple; titre bien mérité car dans les feuilles de son journal, Marat ne cessera de dénoncer les manoeuvres
contre-révolutiononaires, les «ennemis du peuple» et les complots de la Cour. Avec un ample réseau de correspondants qui lui permet d'être au courant de bien
des choses, d'une lucidité politique extraordinaire, sachant cerner les personnalités avec une grande justesse, Marat se considère à juste titre comme une
sentinelle de la Révolution. Son journal, souvent violent, mais d'une franchise inégalable, n'épargne jamais aucune «idole» du temps: il dénonce
la tiédeur de Necker, la trahison de Mirabeau et l'ambition de Lafayette quand ces derniers sont encore au sommet de leur gloire; il prévient les patriotes
des complots de la Cour et prédit la fuite du roi. Cette vigilance clairvoyante suscite la haine des adversaires, les poursuites des autorités et plusieurs
mandats d'arrestation.
Avec Robespierre et Billaud-Varenne, il combat dès l'automne 1791 les projets de guerre prônée irresponsablement par les girondins. Marat salue la victoire
du peuple du 10 août 1792. Il n'hésite pas de justifier sans détour les massacres de septembre; depuis le début de la révolution, Marat ne craignait pas de
préconiser le recours à la violence, estimant nécessaire de ménager le sang du peuple au détriment de ses ennemis et justifiant l'instauration d'une
dictature si le salut de la République l'exigeait. Elu le 9 septembre 1792 député de Paris à la Convention, il y professe ouvertement ses vues, accusé
avec acharnement par la Gironde d'aspirer au triumvirat, avec Danton et Robespierre. A titre général, il était plus craint qu'aimé par beaucoup de ses
collègues députés.
Les girondins finissent par obtenir sa traduction devant le tribunal révolutionnaire en avril 1793; grave erreur: soutenu par les sans-culottes qui
l'adorent, Marat est acquitté et porté en triomphe à la Convention. Il se joint aux sections qui préparent déjà l'insurrection du 31 mai; c'est Marat qui
lira le 2 juin à la tribune de la Convention la liste des députés exclus. C'est sa victoire, mais dès le lendemain, il est forcé de prendre congé: il est
malade. Il a ruiné sa santé au service de la Révolution et du «peuple, le petit peuple, si méprisé et si peu méprisable». Ce n'est pas un tyran au sommet
de sa puissance, mais un homme fatigué et souffrant qui en toute confiance ouvre la porte de sa demeure à une jeune fille cherchant son aide et qui le
poignarde le soir du 13 juillet 1793.
|
|
Vicky Messica (Victor Itro Messica, dit)
10.02.1939 - 12.11.1998
Comédien et metteur en scène, Vicky Messica est le fondateur du Théâtre des Déchargeurs à Paris (1980).
Outre une carrière cinématographique - il avait tourné sous la direction de Jean Desvilles, Jean Delannoy, Pierre Cardinal, Jean-Luc Godard, ..., - Messica
était aussi un célèbre interprète de poésie. Il avait créé plusieurs spectacles de poésie, autour des oeuvres de Paul Eluard, Audiberti, Mallet, Melik,
Blondeau, Caroutch, Monjo, sur la scène de son théâtre, mais aussi à la Maison de la Poésie, au Festival d’Avignon, qu’au Centre Culturel Georges Pompidou
/ Beaubourg. La comédienne Sarah Boréo, témoigne: «Il a été fidèle à la poésie, à cette idée que l’on doit faire vivre le poème. Je pense que, même si ses
nuits poétiques ont été écoutées et appréciées par des millions d’auditeurs, Vicky Messica est un artiste qui n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait.
Il était intègre et ne faisait pas de concession pour plaire aux uns ou aux autres; mais à chaque fois qu’il était sur une scène, il nous transmettait son
feu sacré.»
Victor Messica est décédé à l’âge de 59 ans, des suites d’un cancer.
Filmographie sélective
La page de Vicky Messica sur IMDB
La page de Vicky Messica sur lesgensducinema.com |