Jean-Lambert Tallien 23.01.1767 – 16.11.1820
Né à Paris dans une famille d’un maître d’hôtel et d’une domestique, Tallien est le secrétaire des frères Lameth à la veille de la Révolution. Il milite
dans les sections, s’inscrit aux Jacobins, puis en 1791 s’essaye dans le journalisme, prônant des idées bien modérées toutefois: il se prononce pour la liberté du
commerce et soutient les projets de guerre portés par les girondins. Ce qui ne l’empêche pas de participer activement à la journée du 10 août et d’entrer à
la Commune comme secrétaire-greffier.
Il parvient difficilement à se faire élire à la Convention, non pas à Paris où Marat le traite d'«intrigant cupide» et pointe avec Robespierre son trop de
versatilité, mais dans le département de la Seine-et-Oise. Dès lors il sera très hostile à Robespierre, mais vote constamment avec la Montagne et combat
la Gironde.
Envoyé en août 1793 en mission dans la Gironde avec Isabeau, il y déploie des mesures terroristes (une commission militaire pour combattre les «fédéralistes»)
associées à la politique des sans-culottes: taxation des riches, distribution des terres et déchristianisation. Mais la connaissance avec la sulfureuse
Theresia Cabarrus, fille d’un banquier et divorcée du marquis de Fontenay, suspecte arrêtée, le fait vite abandonner ses positions radicales. Il la libère,
en fait sa concubine et s'entoure d'un luxe criard. On accuse le couple d’avoir monté à Bordeaux un business lucratif ordonnant les arrestations des gens
fortunés et échangeant leur élargissement contre des sommes rondelettes. Dénoncé par le comité révolutionnaire de la ville, Tallien le destitue,
mais le comité de salut public annule son arrêté. Tallien rentre à Paris avec Theresia en février 1794; son rapport est approuvé par la Convention, mais
Robespierre et le Comité ne sont nullement satisfaits par ses explications. Cabarrus est arrêtée fin mai et doit être traduite au tribunal révolutionnaire;
fou d’amour pour elle, craignant les conséquences de ses malversations, Tallien ne voit qu’une seule issue de secours: abattre Robespierre. C'est
lui qui ouvre le bal le 9 thermidor à la Convention, interrompant le discours conciliateur de Saint-Just... L’histoire est bien connue, Tallien a réussi:
ce n’est pas pour rien que l’on surnomma Theresia Notre-Dame de Thermidor…
Sa gloire sera de courte durée. Dans le camp des thermidoriens, Tallien appelle dans son journal à la chasse aux Jacobins et organise avec Fréron des bandes
des muscadins. Mais sa nature de caméléon et ses rapines répugnent aux réacteurs mêmes, et peu de temps après il est complètement discrédité aux yeux de
tous. Il n'est pas plus heureux dans la vie privée: il a épousé Theresia et a eu avec elle une fille, baptisée dans la foulée Rose-Thermidor, mais la belle
courtisane ne s'est pas montrée très reconnaissante envers celui qui avait réussi un coup d'Etat pour ses beaux yeux. Cabarrus le méprise pas moins que les
autres et vise bien plus haut; moins d’un an après le mariage, elle le quitte pour le puissant Barras, qu'elle quittera à son tour pour le riche banquier
Ouvrard et elle finira par épouser le prince de Chimay.
La fin de sa vie sera rude. Abandonné de tous, malade, désargenté, Tallien n'a qu'une pension allouée par Napoléon pour vivre. Dans un état de misère
matérielle et morale avancé, il meurt à Paris en 1820; il n'avait que 53 ans.
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Michel Paulin Né en 1933
Natif de Tourenne, Michel Paulin suit en 1951 les cours à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques (ENSATT) à Paris, rue Blanche. Mobilisé
pendant la guerre d'Algérie, il entre à son retour au Conservatoire de Paris, qu'il quitte avec un prix et deux accessits.
M. Paulin a débuté sur scène à 18 ans au Théâtre de la Huchette; il privilégiait beaucoup le théâtre classique et avait joué dans les pièces de Corneille,
Racine, Hugo, Marivaux, mais aussi dans les spectacles d'après les oeuvres d'Anouilh, Giraudoux, Sartre («Les mouches»)... En 1988, il jouait dans la
fameuse représentation «La cage aux folles». Il avait ses entrées au Festival de Marais, et durant 20 ans, jusqu'à 1998, il participait au Festival de
Montreuil.
A la télévision, il a joué dans plusieurs épisodes de la populaire série «La caméra explore le temps», et autres feuilletons des années 70. Dans les années
2000, Michel Paulin explore d'autres domaines cinématographiques; il est assistant-décorateur et décorateur en chef de plusieurs productions de télévision.
Enfin, sa voix est bien connue des amateurs des feuilletons étrangers, car Michel Paulin travaille beaucoup dans le doublage des productions comme
«Columbo», «Les feux de l'amour», «Amour, gloire et beauté», «Beverly hills», et plusieurs autres.
Filmographie sélective
La caméra explore le temps (1961-64, TV)
Les cinq dernières minutes (1970, TV)
Les fossées de Vincennes (1972, TV)
L'homme sans visage (1975, TV)
Saint-Just et la force des choses (1975, TV)
Orient-Express (1980, TV)
Les enquêtes Caméléon (1987, TV)
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