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THE BLACK BOOK (THE REIGN OF TERROR) / LE LIVRE NOIR (LE REGNE DE LA TERREUR)
Dans les années 30, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir,
les studios de cinéma américains deviennent, par opposition à sa dictature, plus démocratiques et veillent à écarter des
scénarios trop antirévolutionnaires. Aussi, les productions sur Robin de Bois fleurissent... Mais une fois la Deuxième guerre
mondiale gagnée, le feu est transporté sur le nouvel ennemi, l'Union Soviétique. Le général McCarthy donne le signal de la
chasse anti-communiste, et sur ce mot d'ordre explicite de la guerre froide, les studios passeront désormais sous le silence
les révolutions et les révoltes. D'ailleurs, les quelques réalisateurs ayant fait des films sur la révolution française avant
la guerre (Van Dyke, Lubitsch, Conway), disparaissent au seuil des années 50. "Le livre noir" ("The black book"), tourné
directement dans l'ambiance de la guerre froide, est confié à un jeune réalisateur Anthony Mann.
Le film ne s'attarde pas sur la chute de l'ancien régime ou la lutte des classes, mais évoque, sans épargner le sang et la noirceur,
la terreur et les événements de thermidor. Anthony Mann, spécialisé auparavant dans le western et l'aventure militaire, en a
usé largement les schémas. Un agent spécial, l'aristocrate Charles d'Aubigny, est envoyé en France par Lafayette (!) afin de
s'opposer à Robespierre qui s'apprête à instaurer sa dictature. Ce dernier mande près de lui le terrible Duval, accusateur
public de Strasbourg, afin d'en finir avec ses ennemis dont il marque les noms dans le fameux "livre noir". D'Aubigny ayant
comme tout agent spécial qui se respecte, la permission de tuer, élimine Duval, arrive à Paris sous son nom et prend sa place
auprès du dictateur. Malheur pour celui-ci - son livre noir, ce document hautement compromettant, a disparu. Saint-Just, chef
de la police secrète de Robespierre, est chargé de le retrouver, mais D'Aubigny aidé par son ex-fiancée Madelon, est aussi sur
ses traces. Après maintes aventures, entrecoupées de scènes de supplices et de tortures (car il va de soi que Robespierre, en
bon dictateur qui se respecte, possède une chambre de tortures attenante à la boulangerie où il a l'habitude d'acheter sa baguette
et qu'il visite assez souvent pour s'assurer du bon traitement qu'on y réserve aux détenus), le livre noir est récupéré par
d'Aubigny. Il le fait circuler lors d'une séance de la Convention, et les députés, découvrant leurs noms sur les listes de
proscription, renversent Robespierre et l'envoient à la guillotine. Comme vous l'avez compris, c'est le 9 thermidor, la démocratie
est sauvée, et tout ça - grâce à l'invincible Charles d'Aubigny, James Bond avant l'heure.
Distribué en France 20 ans plus tard, le film suscite, malgré l'ancienneté du produit, l'incompréhension complète et l'animosité
au sein de la gauche. Toutefois, il se trouve des critiques assez fins qui arrivent à doter Mann lui-même de "conscience de gauche",
identifiant ce film comme une caricature masquée sur McCarthy et sa "liste noire". Quoi qu'il en soit, ce sera pendant des
décennies le seul film américain à se pencher sur la révolution dans toute son outrance imaginable et sa fausseté historique.
L'approche sera reproduite fidèlement quelques 40 ans plus tard par Richard Heffron dans la superproduction du bicentenaire
"La révolution française".
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SAINT-JUST DANS LE FILM
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