Après la victoire de Wissembourg, l'armée française faisant replier l'ennemi, entrait à Landau (à ~ 25 km de là). Ainsi, la République libérait la dernière ville alsacienne
car à l'époque, Landau était française (depuis les traités de Westphalie en 1648). Elle faisait partie de la Décapole, association de dix villes libres d'Alsace.
En 1789, la ville comptait environ 5000 habitants. En septembre 1793, lors de l'offensive austro-prussienne, la forteresse de Landau a été bloquée par l'ennemi. Son
état était l'une des constantes préoccupations de la campagne militaire française en Alsace. Enlevant le blocus de la ville qui avait duré 2 mois et demi, le 8 nivôse
(28 décembre 1793), à 3 heures de l'après-midi, les représentants du peuple en mission Saint-Just, Lebas, Baudot et Lacoste sont entrés dans la ville. Ils y ont été
joyeusement accueillis par leur collègue Dentzel resté à Landau pendant le blocus dont ils se méfiaient d'ailleurs. C'est de Landau qu'a été adressée à la Convention
la célèbre dépêche «Gloire soit rendue à la République française!»
Le soir même, Saint-Just et Lebas ont repris la route du retour. Peut-être ont-ils vu en partant la place de la Parade (actuelle place de la Mairie) où sous la révolution l'Arbre
de la Liberté côtoyait la guillotine, au lieu de la statue actuelle de Léopold de Bavière. Toujours est-il que leur séjour à Landau n'a pas duré; ils regagnent Strasbourg et
repartent aussitôt pour Paris, passant par Saverne récupérer Elisabeth et Henriette.
Perdue après les Cent-Jours, allemande depuis 1815, Landau in der Pfalz, située dans le sud du Land de Rhénanie-Palatinat, constitue aujourd'hui à elle seule
ce qui reste d'Alsace allemande historique.