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Envoyés en mission en Alsace, Saint-Just et Lebas sont partis le 18 octobre 1793 au matin pour arriver le 21 octobre à Saverne. Ils y sont restés 2 jours avant
de partir pour Strasbourg. C'est de Saverne qu'était evnoyée leur première lettre au comité relatant la situation militaire: «L'ennemi est à Bouxwiller;
il a 8 000 hommes depuis là jusqu'à Neuwiller. [...] L'ennemi occupe Wissembourg, Lauterbourg, Haguenau. Il vient à une lieu de Saverne». C'est aussi à Saverne
que les commissaires ont rédigé leur fameuse proclamation à l'armée du Rhin où ils promettent de vaincre l'ennemi et de punir les traîtres. Mais où, dans quelle maison
ces lignes ont été écrites? Si nous pouvions l'identifier, elle mériterait sans doute une plaque commémorative, mais aucun document n'en donne d'indices...
Toutefois, d'après la Société historique locale, la légende savernoise désigne comme auberge où les députés en mission étaient logés, le bâtiment de l'actuelle
boulangerie-pâtisserie Haushalter. La chose ne paraît pas improbable vu l'âge de la maison,
et puis, les traditions locales ne sont pas forcement fausses....
Lorsque Saint-Just et Lebas, après un séjour d'une semaine à Paris en décembre 1793, sont retournés en Alsace - toujours à Saverne - le 12 décembre 1793,
ils sont revenus en «agréable compagnie»: Elisabeth Lebas, ne supportant pas d'être davantage séparée de son mari, est venue avec lui, ainsi que la jeune
Henriette Lebas, sa belle-soeur. Antoine, paraît-il, n'était pas très content de ce projet, mais a néanmoins donné son accord à condition qu'elles restent logées
sur Saverne et ne reçoivent personne. Où étaient-elles donc logées? Madame Lebas raconte dans ses souvenirs que, laissées aux soins du maire, un vieillard
vénérable, elle et sa belle-soeur ont eu un appartement dans les bâtiments militaires - probablement dans l'un des ailes
de l'ancien château épiscopal (château de Rohan, actuel Musée des Beaux arts) occupé alors par les régiments militaires. De Strasbourg, les deux députés
repassaient certainement à Saverne pour leur rendre visite aussi souvent qu'ils le pouvaient, avant de s'engager sur la route de la victoire qui les amènera jusqu'à Landau.
L'ancienne auberge où Saint-Just et Lebas seraient descendus
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L'intérieur du salon de thé; c'est dans ces murs peut-être que les jeunes députés ont pris leur repas |
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A coup sûr, ces rues et ces maisons ont vu Saint-Just
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Le 28 novembre (8 frimaire) 1793, Philippe Lebas a écrit à sa femme Elisabeth: «Nous avons été ce matin, Saint-Just et moi, visiter une des plus hautes montagnes,
au sommet de laquelle est un vieux château ruiné, placé sur un rocher immense. Nous éprouvâmes tous les deux en promenant nos regards sur tous les alentours,
un sentiment délicieux»... Quelles ruines ont-ils visité ce jour? A coup sûr, les vestiges du Château du Haut-Barr, ancienne forteresse datée du XII siècle
qui se dresse à une altitude de 460 mètres. La vue qui s'offre de là-haut sur la Plaine d'Alsace, les Vosges et la Forêt Noire, est en effet magnifique. Saint-Just
et Lebas ont pu voir non seulement Saverne en bas, les camps français et les redoutes ennemies autour, mais même la flèche de la cathédrale de Strasbourg au loin,
s'ils avaient de bons yeux ou une lunette. Lebas avait entièrement raison lorsqu'il écrivait: «Le pays où je suis est superbe. Nulle part je n'ai vu la nature plus
belle, plus majestueuse; c'est un enchaînement de montagnes élevées, une variété de sites qui charment les yeux et le coeur».
Vue s'offrant du château
Je remercie la Société d'Histoire et d'Archéologie de Saverne et Environs, et personnellement Messieurs F. Kuchly et J.-P. Dubourg, pour leur aimable aide
dans mes recherches.
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