Par Mona OZOUF
SAINT-JUST
La figure de Saint-Just a rassemblé dans un culte commun une étrange coterie clandestine, intensément littéraire. De tous les personnages de la Révolution,
voici celui qui a le plus durablement inspiré la littérature et l'art: modèle pour portraitistes romantiques, objet de méditation pour essayistes, de Barrès
à Camus, Malraux et Yourcenar, et de fascination pour cinéastes, tel Abel Gance qui se réserva dans son Napoléon ce rôle réputé poétique. Les hommes de
lettres le saluent volontiers comme un confrère, le comparent à Rimbaud, à Shelley ou à Sade, lui prêtent les prestiges d'un style éclatant. Ils en oublient
leurs querelles convenues, car le personnage a la vertu d'appeler des ferveurs inattendues et des détestations improbables. Les moins bien disposés à son
égard, comme Barrès, lui concèdent de la «grandeur». Ceux qui devraient tenir pour un ennemi juré l'implacable procureur du procès Danton, comme Auguste
Comte, accordent pourtant une pensée attendrie «au noble jeune homme, victime presque volontaire de son aveugle dévouement à un ambitieux sophiste». A
l'inverse, les fidèles de Robespierre l'excluent parfois de leurs adorations, comme Louis Blanc qui voit Robespierre s'aigrir à mesure que se pose sur lui
«cette robe de Déjanire, l'amitié de Saint-Just». Le plus jeune acteur de la Révolution semble brouiller les frontières canoniques de l'historiographie
révolutionnaire, faire lever une intense affectivité, décourager en tout cas les tentatives d'intelligence calme.
La Révolution ne manque pas de personnages singuliers, qui n'ont besoin ni d'un passé, ni d'autres g' teurs que la Révolution elle-même, qui semble les
éclore spontanément. Mais ce mystère des origines, commun à Robespierre et à Danton, n'est jamais si épais que lorsqu'il s'agit de Saint-Just. Le jeune
homme paraît unir en lui les contraires, alliage dont le secret pique l'imagination romanesque. Il offre tout ensemble l'image d'une rayonnante jeunesse -
encore que la beauté quasi féminine qui a inspiré tant de pages soit mal établie par de brumeux portraits et fermement niée par les contemporains - et
l'image de la mort - même si l'on peut mettre en doute les témoignages qui évoquent un jeune homme shakespearien méditant dans une chambre aux tentures
noires semées de larmes. En lui s'affrontent encore la clémence - attestée par une litanie de belles actions pour la veuve et l'orphelin – et la férocité -
suffisamment illustrée par les discours de l'inquisiteur. Le portrait du féal de la défaite, suivant et assistant héroïquement ses amis dans le supplice,
contraste avec celui de l'homme seul, que l'absence de tout attachement pourvoit d'une liberté absolue. Philanthrope et bourreau, chaste et libertin,
utopiste et pragmatiste, habité tantôt par le génie, tantôt par la folie, théoricien du bonheur et compagnon du désespoir, Saint-Just paraît un être venu
d'ailleurs, jusque dans ses écrits où Quinet croit «voir la tête du Moyen Age mise sur le corps de l'Antiquité». Fascinant et répulsif, matière à une
littérature antithétique où le «monstre peigné» le dispute au «somnambule souverain» et à 1'«écolier-tigre»: définition de Courtois, celle-ci, qui montre
que cette légende noire et blanche est en place dès les lendemains de Thermidor, obscurément animée par le mythe de l'ange exterminateur.
Il n'est pas simple de réduire l'énigme du personnage en dessinant sa généalogie. Que trouve-t-on dans le berceau de Saint-Just ? Une petite ville picarde;
une famille de paysans aisés qui vient tout juste d'accéder à la noblesse grâce à la croix de Saint-Louis décrochée par le père au terme d'une laborieuse
carrière militaire. Un père tôt disparu, qui laisse le garçon aux mains des femmes, la mère et les sœurs; des humanités sans panache au collège de Soissons,
où les oratoriens dispensent un enseignement à base d'histoire et de latin, qui munissent pour la vie de sentences fortes et d'exemples où Brutus rime avec
Cassius, Marius avec Manlius. Des études de droit assez nonchalantes, d'où il sort «licencié ès lois» sans qu'on puisse savoir s'il s'est lui-même décoré
du titre ou s'il l’a conquis à l'examen. Au milieu de tout cela, un amour contrarié, rejet social plus que sentimental. Deux épisodes de cette jeunesse sans
relief donnent pourtant matière à la glose: une fugue à Paris du jeune homme, punie par l'énergique mère d'une incarcération sur lettre de cachet (mais
cette frasque parvient mal à être l'emblème d'un destin de rebelle) et la confection d'un poème de mille vers, Organt, dont les passages libertins
imités de La Pucelle alternent avec des charges furieuses mais inabouties contre les rois et les prêtres (une rimaillerie assez plate, elle aussi
insuffisante à asseoir une réputation sulfureuse). Au total, il n'y a pas là une collecte très convaincante de signes annonciateurs. Ce qu'on peut tirer
de plus sûr des histoires réunies sur l'adolescence de Saint-Just, c'est que le garnement est en quête de gloire. Et la gloire, en cette fin de siècle qui
a sacré l'écrivain, c'est d'abord la gloire littéraire. Saint-Just y a tant aspiré, moins pour la production d'une œuvre que pour le gain de la notoriété,
qu'il continuera à semer les bouts de roman, les débuts de traité, les fragments, alors même que la Révolution ouvre aux jeunes provinciaux un autre chemin
à la célébrité.
Elle survient pourtant un peu tôt pour lui. La Constituante a fixé l'âge électoral à vingt-cinq ans, il en a vingt-deux. Les premières années
révolutionnaires ne lui offrent donc que de tout petits emplois: un service dans la garde nationale de Blérancourt, des escarmouches contre le seigneur du
lieu et une participation illégale aux assemblées d'électeurs que multiplie la Constituante: qu'il s'agisse de fixer le chef-lieu du département ou d'élire
les juges de paix, Saint-Just est toujours là, discourant et obtenant quelques succès d'estime mais essuyant aussi des rebuffades; car il a beau maquiller
systématiquement son âge et sa fortune, il ne parvient pas à abuser ses compatriotes, qui finissent par le rayer de la liste des électeurs. A cet agitateur
de clocher, contraint de ronger son frein dans une morne campagne, la Révolution ne propose qu'une carrière mesquine et brouillonne; on a du mal à y lire la
prophétie d'un destin, Même l'écrit auquel il consacre ces années décevantes, Esprit de la Révolution, ambitieusement placé sous le patronage de
Montesquieu, est un hymne conventionnel dédié à un héros collectif, l'Assemblée constituante. Sans un regard pour les antagonismes personnels qui l'ont
déchirée, sans une intuition des immenses conflits qu’elle lègue à la Révolution – comme le problème religieux -, Saint-Just s'applique à un éloge de la
balance des pouvoirs, de la Constitution comme heureuse combinaison de démocratie, de monarchie et d'aristocratie. Il réserve des accents attendris à la
propriété «qui rend l'homme soigneux», à la liberté négative et à l'égalité des droits, l'une et l'autre formelles. Il justifie les conditions du cens. Il
définit le «sage législateur» comme l'homme des compromis sagaces, qui sait tout faire tourner au bien, même les vices individuels. Si on ajoute le recul
horrifié devant les excès d'un peuple-enfant, le récit du 14-Juillet comme un jeu atroce, avec les têtes qui dodelinent au bout des piques et les lambeaux
de chair qui voltigent, et un coup d’œil encore au spectacle «naïf et redoutable» des 5 et 6 octobre, on se convainc qu'il n'y a rien dans cet écrit,
souvent présenté pourtant comme contenant en germe la pensée future du conventionnel, qui puisse la faire imaginer. C'est un exercice d'école, qui, son
auteur en convient, s'attache à la «réformation» française davantage qu'à la révolution française.
Rien donc dans cette pré-histoire pour percer le mystère d'une personnalité. Ce qu'il y a de plus convaincant dans les anecdotes collectées par les biographes,
c'est le sens précoce et averti de la mise en scène. On doit à Charles Nodier un portrait stendhalien de Saint-Just. Nodier, encore enfant, introduit à
Strasbourg auprès du terrible représentant en mission, le surprend occupé à ajuster devant son miroir, «entre deux girandoles», les plis de sa haute cravate,
apparition de petit-maître qui se pomponne en dictant des arrêts inflexibles. Dans cet arrangement théâtral, Nodier voit l'essentiel du génie de l'homme.
Déjà, dans les querelles de Blérancourt, celui-ci avait témoigné d'un sens remarquable du geste et de la parole: brûler devant la municipalité un paquet de
libelles séditieux en jurant – «comme Scaevola» - de mourir pour la patrie, couper – «comme Tarquin» - la tête d'une fougère devant le château du comte de
Lauraguais, c'étaient des gestes sans conséquence, hautement symboliques pourtant, et par lesquels on pouvait espérer acquérir de l'ascendant sur le petit
peuple de Blérancourt. Quand la révolution du 10-Août ouvre enfin à Saint-Just le chemin de la Convention - cette fois il a atteint, de justesse, la majorité
nécessaire pour être éligible -, il entre à l'Assemblée en brûlant d'y trouver un grand rôle.
Négligeons l'intention ironique, oublions que Nodier est un fabulateur-né‚ pour ne retenir que son idée forte de la quête constante, par son héros, d'un
rôle. Car elle est de nature à éteindre la perplexité des biographes, qui hésitent entre les multiples visages d'un personnage contradictoire, cherchent à
dire quel est le «vrai» Saint-Just et, découragés, renoncent parfois à trouver l'être derrière le paraître. Quand on s'intéresse à un homme qui entre dans
un emploi à vingt-cinq ans et s'y tient au travers de circonstances dramatiques, jusqu'à la mort comprise, on peut se dispenser de la mesure épineuse d'une
sincérité. Inutile de chercher à apprécier l'écart qui sépare le rôle d'une nature qui lui préexisterait et qu'il devrait refléter. Le héros se préoccupe
moins d'exprimer ce qu'il pense être que de manifester ce qu’il veut devenir. Il est tout entier dans le spectacle qu’il produit. Que montre donc Saint-Just
dans la Révolution, et qui n'appartiendrait qu'à lui?
*
* *
«Vous que je ne connais, comme Dieu, que par merveilles», avait-il écrit à Robespierre en 1791. Un coup de cœur précoce, opaque comme ils le sont tous, mais
qui explique que les bancs de la Montagne accueillent naturellement le jeune député, anxieux ne pas rater son entrée. La grande scène du procès roi va lui
fournir l'occasion de surprendre l'Assemblée, au double sens du terme: car il l'étonne par l'originalité de l'argumentation, mais il la surprend aussi comme
on le fait d'un ennemi, en débusquant les incertitudes de l'attitude légaliste où elle s'efforce péniblement de se tenir. Que dit Saint-Just de si neuf à la
Convention? Que le roi n'a jamais été membre de la cité, que son étrangeté par rapport au peuple français est entière, qu'il ne peut donc avoir trahi ce
peuple et faire l'objet d'un procès. Extérieur au contrat social, car «on n'est pour rien dans un contrat où l'on n'est pas oblig黂 un roi était tout
bonnement un maître. Il n'avait reçu l'assentiment de personne pour être roi, et ne régnait donc que par usurpation et tyrannie. La conclusion est que la
Convention n'a pas à énumérer les forfaits d'un roi particulier, mais à dénoncer la monstruosité générale que constitue la royauté: il s'agit d'extirper un
crime, non de juger un criminel. Alcool trop fort, comme l'a bien senti Jaurès, pour être servi à une Convention troublée, le discours n'en marque pas moins
un tournant décisif du procès. Chacun capte ce que Michelet nomme «le ton de Saint-Just», et d'abord le faiseur de «merveilles», que le jeune député brûle
d'émerveiller à son tour. Ambition exaucée, car Robespierre saisit au vol la suggestion du propos pour en fabriquer aussitôt une version plus prosaïque et
plus politique, tout axée sur le danger que constitue pour la Révolution un roi vivant.
Les commentateurs ont vu dans le réquisitoire de Saint-Just l’œuvre d'un esprit implacablement déductif. C'est pourtant moins vrai qu'on ne le dit. Non
seulement parce qu'il se nourrit de sources contradictoires, Rousseau et Pufendorf, mais aussi parce que, après avoir fortement établi qu'il ne peut y avoir
de contrat entre un roi et un peuple, Saint-Just revient au grief, si rebattu dans la Convention, que Louis a manqué à la promesse de protéger son peuple –
il y avait donc bien une manière de contrat –, et qu’il ne peut en conséquence invoquer la protection d’une loi qu'il a lui-même violée. La fin du discours
ramène le jeune homme, au rebours de sa propre logique, à l'énumération des forfaits du roi, et ce sera plus vrai encore le 27 décembre dans sa seconde
intertion, où il renoue avec un argumentaire et un vocabulaire plus familiers aux conventionnels.
Mais peu importe au fond. Le nouveau député a réussi son effet, y compris l'effet que ce propos radical va exercer sur lui-même. Un discours fait pour couper
les ponts avec l'Ancien Régime coupe aussi avec l'ancien Saint-Just, laissant loin derrière lui les accommodements de l'Esprit de la Révolution,
ridiculisant l'idée qu'il puisse y avoir un compromis entre la royauté et la révolution, le passé et le présent: «La Révolution commence où le tyran finit».
Saint-Just lui-même commence avec la scène de la mort du roi, engagement décisif où il entre comme dans une religion sans retour. Le voici lié au défi lancé
et au serment prononcé, tenu de ne jamais se montrer inférieur à sa réputation d'inflexibilité. Il va désormais s'enchaîner à cette observance, et dans le
style, et même dans les emplois futurs qu'annonce cette scène primitive. Manque sans doute encore celui, qui sera fort discuté, du prophète d'une révolution
sociale par-delà la révolution politique. Mais avec la présentation du roi comme un ennemi étranger, qui résume et contient tous les autres, avec l'analyse
de la Révolution comme la sortie des règles de la justice ordinaire et l'entrée dans les lois exceptionnelles de la guerre, Saint-Just a désigné les rôles
que lui réserve le livret de la Révolution: le théoricien et le praticien de la Terreur, le chef d'une guerre sans merci, le penseur de la République enfin.
Le discours sur le procès du roi annonce en effet pour le jeune député une spécialisation redoutable. C'est à lui qu'on doit, le 31 mars 1793, la
dénonciation de Beurnonville. A lui, le 8 juillet - il est entré au Comité de salut public en juin après la chute de la Gironde -, le rapport contre les
«trente-deux», prélude au procès des Girondins. A lui, le 26 février 1794, le discours sur les personnes incarcérées. A lui le 13 mars, le rapport sur les
factions de l'étranger, qui vise les hébertistes, suivi, le 15 mars, par l'acte d'accusation d'Hérault de Séchelles. A lui encore le rapport sur «une
nouvelle conjuration», celle de Danton et de ses amis. C'est lui enfin, le 9 thermidor, qu’arrive à l'Assemblée avec en poche le texte, qu'il ne pourra lire,
consacré à «une nouvelle altération politique». Entre tous ces textes, les historiens ont voulu introduire des distinguos. Parfois, ils mettent en évidence
la modération relative de l'incrimination des Girondins: entre les trente-deux détenus, Saint-Just a souhaité «mettre des différences» et n'en confond
finalement que treize. Parfois, ils considèrent – les préférences personnelles montrent ici le bout de l'oreille - que, inconsistante contre la Gironde,
l'accusation a pris du corps contre Danton. Parfois encore, ils font remarquer la prégnance croissante, au fil des réquisitoires, du thème de l'étranger.
On peut pourtant prendre tous ces textes ensemble, comme Saint-Just lui-même nous y invite. Car leur article de foi central, c'est que toutes les factions
sont au fond identiques: chacune, souterrainement liée à la précédente, n'est qu'un bourgeonnement nouveau sur le vieux corps de l'«hydre»
contre-révolutionnaire. «Tous les crimes se tiennent, et forment en ce moment une zone torride dans la République.»
Pourquoi donc? Tous peuvent être mis sous la bannière de l'étranger, car Saint-Just, à chaque faction nouvelle, réécrit toute l'histoire de la Révolution
comme celle d'une conspiration unique, fomentée par l’Angleterre et les gouvernements ennemis de la Révolution. Leur esprit commun d'autre part, et c'est un
crime majeur pour une pensée qui ne parvient pas à concevoir que la volonté populaire puisse se diviser, est de souffler la zizanie. Division entre le peuple
et ses représentants, qu'illustre le crime girondin de l’appel au peuple. Division entre les révolutionnaires, puisque toutes les factions se sont, en un
temps, réclamées de la Révolution, accréditant l'idée monstrueuse qu’elle puisse dévorer ses propres enfants, alors qu'elle dévore seulement - c'est la
réponse significative de Saint-Just à Vergniaud - des ennemis qui ont longtemps porté le masque. Division de l'homme avec lui-même enfin, car chaque
individu abrite en soi, dès qu'il cède à la pitié, à la fatigue ou au désenchantent, un ennemi caché de la Révolution. En traitant l’indifférence et la
nonchalance comme des «fédéralismes intérieurs», Saint-Just achève de faire voler en éclats l'idée qu'il puisse y avoir une preuve objective du comportement
contre-révolutionnaire. Si la trahison commence avec le simple fait de ne pas penser à la révolution, la ligne de partage entre le peuple et ses ennemis
n'est jamais possible à tracer avec sécurité, et cette remise en cause permanente forme le fond même de la Terreur.
De la nature du crime se déduit évidemment celle du châtiment. Puisque tout coupable est, comme déjà le roi, un étranger qui s'est mis hors du contrat social,
il perd ipso facto le bénéfice du droit, et la Terreur renonce donc logiquement à toute fiction juridique: «Les détentions n'ont point leur source
dans les relations judiciaires». Puisque tout coupable a la capacité de prendre successivement tous les déguisements («ce n'est point l'audace que nous
avons à craindre mais l'hypocrisie»), la Terreur doit répondre à cette élasticité par l'élasticité de ses désignations: de là la brumeuse nomenclature de la
loi des suspects. Puisque tout coupable est le maillon d'une conspiration formidable, il n'y a pas de degrés dans la culpabilité («les erreurs de la
conscience sont des crimes»), et donc pas de degrés dans le châtiment qui doit s'abattre comme l'éclair: la loi du 22 prairial ne propose pas de milieu
entre l'acquittement et la mort. Enfin, le mécanisme de la purge est censé recréer ipso facto, une fois la faction éliminée, un peuple pur et unifié,
identique cette fois à son gouvernement: il est l'instrument de la régénération. Et voilà pourquoi Saint-Just annonce inlassablement, à chacun de ses
réquisitoires, qu’il s'agit de la dernière conjuration: «Voilà le jour de gloire, voilà le jour de consolider à jamais la liberté publique».
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