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RUE GAILLON


Arrivé à Paris le 20 septembre 1792, Saint-Just descendit pour une nuitée à l'hôtel du «Cheval Rouge» (aujourd'hui disparu), rue Saint-Denis. Le lendemain, il partit pour les «Etats-Unis», un hôtel garni tenu par la dame Piéret veuve Verrier qui se trouvait au N° 7 de la rue Gaillon. Sa proximité du palais des Tuileries où se tenaient les séances de la Convention, son nouveau lieu de travail, et surtout du Club des Jacobins, devait constituer un avantage indiscutable à ses yeux. Il est également possible que son choix ait été aiguillé par l'un de ses nouveaux collègues; quatre députés, Giroust, Michel, Salle et Siblot, y logaient en septembre 1792.

Saint-Just y occupait un logement au premier étage au-dessus de l'entresol donnant sur la cour et le jardin, composé de deux pièces et d'une petite entrée. Le mobilier des couleurs à prédominance rouge foncé, sans être neuf, respirait une certaine aisance. La chambre à coucher était meublée d’un lit à la duchesse aux rideaux en camelot rayé cramoisi et blanc, de quatre fauteuils en velours d’Utrecht cramoisi, un chevet, un secrétaire en noyer et une table à écrire en bois blanc. Le trumeau de cheminée comprenait deux glaces en cadre doré, surmontés d’un tableau. Dans le petit salon, on trouvait trois commodes, cinq grands fauteuils et une bergère en velours d’Utrecht foncé, deux chaises de paille satinée, et sur la cheminée, un trumeau de trois glaces «dans leurs parquets peints en gris de bois doré sculpté».

Rentrant le soir après une journée à l'Assemblée, Antoine ne se sentait probablement pas très dépaysé, vu que ses voisins étaient quatre autres conventionnels, dont trois aux tendances girondines. Cependant, Saint-Just était resté à la maison garnie des Etats-Unis jusqu'à son déménagement dans un appartement loué rue Caumartin en mars 1794. Après le 9 thermidor, la logeuse accusait son ex-locataire de lui devoir presque mille livres à titre de loyers non-payés et autres frais...

Le bâtiment de l'hôtel des Etats-Unis n'existe plus, démoli avec le début de la rue Gaillon lors du percement de l'avenue de l'Opéra. À son emplacement, au N° 1 de la rue Gaillon, se dresse aujourd'hui un immeuble haussmannien occupé par une banque. Une carte postale d'avant la guerre 1914-18 nous montre une partie de la rue, certes pas totalement identique à celle qu'arpentait jadis Saint-Just, mais qui lui ressemble certainement plus que l'actuel état des lieux.

En savoir plus sur les logements parisiens de Saint-Just.




Immeuble N°1 rue de Gaillon se trouvant à l'emplacement de l'hôtel des Etats-Unis


Un lit à la duchesse, 1783


Rue Gaillon. Carte postale début du XX siècle


Rue Gaillon, vue actuelle

Mise en ligne: 19 janvier 2009. Mise à jour: 3 novembre 2017

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- 25 AOUT 2006 -
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