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NOTE HISTORIQUE
La construction de la maison date du milieu du XVIII siècle. C’est entre 1763 et 1769 que son ancien propriétaire, l’épicier François Lefèvre accumulant les
acquisitions entre la rue aux Chouettes et le ru du Moulin, a offert à la maison l’apparence que l’on connaît aujourd’hui : une solide bâtisse en pierres de
Vassens en forme d’un U dont l’un des pignons est flanqué d’une cheminée et l’autre est à ressaut aux sauts de moineaux. La couverture est en tuiles ce qui
est considéré comme un luxe à l’époque où la plupart des maisons du village ont une toiture en chaume.
Le 16 octobre 1776, lourdement endetté, Lefèvre vend sa maison aux parents du Conventionnel âgé alors de 9 ans. Elle est estimée à 6 000 livres plus 48
livres «d’épingle» (correspondants à la reprise de l’alcôve). Voici la description de cette propriété telle que la reflète l’acte de vente:
"maison, cuisine, deux chambres à côté, vestibule, trois chambres à la gauche d'iceluy en entrant, grenier au-dessus des dits bâtiments, pavillon servant
de bûcher et de grange, deux caves sous le bâtiment de la dite maison, petit caveau voûté en pierres attenant à la cuisine, halle à la suite, le tout
couvert en thuilles, petit colombier pratiqué dans le grenier sur le devant de la dite maison, jardin potager où se trouve plantés plusieurs arbres
fruitiers, ferme de murs du côté des rues et de haies vives des autres côtés, puis dans le dit jardin...". Tout au long de sa vie, Madame de Saint-Just ne cessera d’agrandir sa propriété en
achetant les terrains voisins et la portant finalement jusqu’au demi-hectare.
En 1807, la maison est divisée par la mère de Saint-Just de son vivant au profit de ses deux filles. L’acte de donation nous indique la disposition à
l’intérieur de la demeure:
- à gauche de l’entrée: salle commune, chambre, cuisine,
- à droite: salle commune et deux chambres.
La petite nièce de Saint-Just y habitait encore au début du siècle dernier, visitée dans sa retraite par l’historien Georges Lenôtre. Inoccupée depuis sa
mort, la propriété a été rachetée par le fermier voisin qui en a fait une dépendance agricole ne cessant depuis de se dégrader.
Les premières tentatives de sauvegarde dataient de l’avant-guerre, classées sans suite. D’autres, entreprises en 1974–75, n’ont pas non plus abouti. Ce n’est
que dix ans après, en septembre 1985, que l’Association de sauvegarde pour la Maison de Saint-Just, a osé relever le défi. Il lui a fallu dix années
d’obstination résolue pour mener à bien ce projet. Mais le 29 juin 1996 la maison-musée de Saint-Just ouvrait ses portes aux premiers visiteurs. Désormais,
les admirateurs de Saint-Just du monde entier peuvent lui rendre hommage en visitant sa demeure.
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Représentation la plus ancienne de la maison de Saint-Just datant du début du XIXème siècle
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Plan de la propriété, dressé à l'occasion du partage de la maison par Mme de Saint-Just en 1807 et conservé au Musée de la Coopération
franco-américaine de Blérancourt. Il permet d'apprécier principalement l'étendue de la propriété: les dépendances et le terrain attenant à la maison.
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